Quand on est un parent, un grand-parent ou un pro de la petite enfance soucieux du bien-être des enfants, on pense bien sûr rapidement à toute la dimension psychologique de l’accompagnement de l’enfant et à la posture que l’on peut se proposer d’adopter en tant qu’adulte pour accompagner dans le respect et la douceur les enfants.
Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler d’une autre dimension : l’impact de l’aménagement de l’espace sur l’expérience des enfants mais aussi de la famille toute entière. On passe en moyenne 90 % de notre temps à l’intérieur des bâtiments, c’est donc légitime de se demander comment l’architecture, le design et l’aménagement peuvent jouer sur notre santé mentale et physique. C’est précisément l’objet de la psychologie environnementale, elle même une branche de la psychologie sociale qui se trouve être ma spécialité et une discipline passionnante !
C’est précisément l’objet des tapis Merci Suzy et de notre marque de vous proposer d’accueillir dans votre maison des objets qui invitent et suscitent les moments de connexion familiale. Tout démarre souvent avec l’arrivée de votre bébé : lorsque vous cherchez à choisir un tapis pour votre bébé, vous cherchez d’abord un tapis d’éveil, puis vous vous renseignez sur la motricité libre et lorsque vous avez testé le confort et la qualité des tapis Merci Suzy, vous avez envie d’en profiter aussi et c’est assez naturel d’envisager le tapis comme le nouveau lieu de vie et de rencontre de la famille.
Au-delà du tapis, je prends un peu de hauteur aujourd’hui pour répondre plus largement à la question suivante :
Quelles sont les caractéristiques idéales de l’environnement intérieur pour favoriser le bien-être de ses occupants et la qualité des relations sociales qui y sont nouées ?
Le niveau de stimulation
Ici, on prône le ni trop/ni trop peu. Une stimulation trop intense va perturber les processus qui nécessitent effort ou concentration ou attention (et quand votre bébé essaie de se retourner du dos au ventre par exemple, il est concentré et fait un effort) et trop peu de stimulation peut conduire à l’ennui. C’est pourquoi, on préconise des environnements aux lumières douces, couleurs neutres et de faire attention aux bruits forts ou odeurs intenses. Aménager, décorer, peindre votre maison de manière à ce que le niveau de stimulation soit le plus neutre possible, vous permet de choisir les sources de stimulation, qui répondent vraiment à vos envies, aux besoins, phases que vos enfants traversent sur le moment. C’est en effet plus facile d’ajouter une touche de couleur sur une page blanche que sur une page déjà toute bariolée.
Par exemple, si vous installez dans votre salon aux couleurs neutres et à la lumière douce une table à hauteur d’enfant avec un carnet de coloriage rouge dessus, votre enfant sera précisément attiré par l’objet et l’activité liée. Il s’agit simplement de rendre saillant ce qui est important, qui a du sens. A l’inverse, si votre salon ressemble à « Où est Charlie ? », il y a peu de chances que le nouveau carnet de coloriage rouge soit visible.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas, voici une page d’un album « Ou est Charlie » dans laquelle il faut arriver à retrouver Charlie : ce n’est pas facile et même assez fatigant de mettre l’oeil dessus !
Autrement dit, dans une ambiance à stimulation modérée, il est facile d’introduire de petits changements/ajouts dans l’environnement pour susciter l’interêt, répondre à un besoin que l’on a détecté chez l’enfant : par exemple, en matière de motricité, on a remarqué que l’enfant a besoin de grimper, on peut ajouter à son coin éveil-motricité une planche d’équilibre ou un marche-pied bien stable qu’il pourra escalader.
La cohérence de l’espace
Il s’agit de savoir si votre maison est claire et compréhensible VS pleine d’ambiguïté, confuse et désorganisée. En clair, est-ce que chaque chose a sa place et est-ce que les zones d’activités sont bien délimitées ou explicites ? Est-ce que votre zone lecture invite bien à la lecture, est-ce qu’on peut l’identifier comme telle ? Est-ce que les zones de travail/concentration sont bien délimitées et identifiables comme telles ? Est-ce que vous avez une zone prévue pour vous retrouver en famille dans votre maison ? Propice au rapprochement physique et au dialogue ? Les actions intentionnelles requièrent un environnement lisible. Vous pouvez rendre lisible une zone dédiée par exemple aux retrouvailles du soir en installant un tapis à côté du canapé, et en délimitant la zone salon avec un grand tapis, une couleur, en l’encadrant par des canapés etc… Si le tapis de l’enfant est d’un côté, le canapé pour les grands de l’autre côté du salon, la cohérence envoyée sera : chacun de son côté.
L’affordance
Il est interessant de tenir compte de la capacité d’un objet, d’un meuble d’évoquer de manière intrinsèque son utilisation ou sa fonction : est ce que l’utilisation possible de l’objet est facilement suggérée à son utilisateur ? Un marche-pied devant un lavabo sur lequel sont posés savon et sèche-main va inviter au lavage de mains.
Avec des enfants en bas âge, on peut aussi se demander ce que l’objet, le meuble dans la maison va évoquer à l’enfant ? Un banc vous évoque la possibilité de vous asseoir, peut-être que votre enfant y verra l’occasion de grimper, ou un super support pour pouvoir ensuite sauter. Idem, pour vous l’escalier permet clairement d’aller à l’étage ou de descendre, pour votre bébé en pleine exploration motrice, ce sera une formidable structure de motricité et de quoi s’entraîner/se muscler pour passer à l’étape suivante de son développement.
En guise d’exemple sur ce que peuvent ou non suggérer les objets je vous livre la dernière nouveauté de notre salon : Nous avons accroché au plafond un coussin de boxe : Le plus petit de 4 ans a eu envie de s’y accrocher pour faire Tarzan, notre 7 ans a eu envie de taper dedans pour faire balancer le coussin et notre fille de 16 ans avait elle très envie d’apprendre à boxer. Ce qui est interessant, c’est de l’avoir en tête car empêcher un enfant d’utiliser un objet comme il aimerait alors que ce n’est pas compatible avec vos exigences de sécurité (par exemple) peut faire l’objet de frustrations. La frustration fait clairement partie de notre palette d’émotions, mais avec quelques aménagements, on peut orienter une activité plutôt qu’une autre : par exemple, mettre des coussins moelleux sur un banc donne plus envie de s’y installer que d’y sauter dessus 🙂
Le contrôle
Ici, on parle d’autonomie, de notre capacité à agir sur notre environnement : pouvoir couper le son d’un jeu sonore facilement, pouvoir facilement déplacer un meuble pour créer un restaurant éphémère et y inviter papa et maman, enlever les coussins du canapé pour un faire un parcours, moduler la lumière…
Mais aussi pouvoir s’isoler du bruit, trouver de l’intimité dans un espace. Quand notre environnement contraint ou réduit nos choix ou nos possibilités en termes de comportements, dans notre manière de nous installer, d’éclairer ou même de régler la température cela est source de stress. Dans notre maison de famille, on est donc attentif en particulier aux enfants dont la taille implique qu’un certain nombre d’éléments ne leur sont pas accessibles : privilégier les étagères basses pour ranger les jouets qui sont de fait accessibles et prévoir des marchepieds faciles à transporter pour permettre le plus d’autonomie possible et permettre à l’enfant d’aller cherche la tasse, le verre, le livre qui se trouve en hauteur.
La fonction restaurative de l’environnement
La qualité restaurative ou réparatrice d’un environnement décrit sa capacité à permettre à nos organismes de se reposer, notamment en matière de fatigue cognitive. Evidemment, comme vu plus haut un environnement aux stimulations modérées est moins fatigant, mais la concentration qu’il permet est elle aussi fatigante, tout comme les relations sociales qui nous sollicitent cognitivement : c’est vrai pour les adultes et encore plus pour les enfants et les bébés.
La présence d’éléments reposants dans un espace ou une maison permet de se ressourcer, d’atténuer le niveau de stress. Un environnement propice au repos, à la récupération, à la contemplation produit cet effet réparateur et atténuateur de stress : on prévoit dans la maison des opportunités d’être seul, de s’extraire de l’ambiance familiale et de passer un temps en dehors de toute demande ou stresseur environnemental. Cela se traduit par le fait de prévoir dans notre intérieur des espaces qui permettent l’exercice d’une attention involontaire ou une forme de fascination : une fenêtre ouverte sur la nature ou le ciel, une cheminée, un aquarium, de l’eau en mouvement et tout contact avec un élément naturel comme une simple vue sur la nature. C’est alors le design qui focalise notre attention ou notre curiosité sans effort ce qui a pour effet direct de baisser notre fatigue mentale et de nous ressourcer. Le stress intervient précisément lorsque les demandes environnementales excèdent les besoins de repos. En termes d’aménagement facile, si vous n’avez pas de cheminée sous la main, un coin avec un tapis et des coussins installés près d’une fenêtre remplit parfaitement cette fonction, le fameux banc de fenêtre aussi.